En partant à Notre-Dame-des-Landes, l'aéroport s'éloignerait de Nantes. Il y aurait des gagnants et des perdants parmi les voyageurs et les salariés.

Enquête #5. Pratique, l'aéroport à la campagne ?

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C'est une fiction, qui nous projette après un possible basculement du trafic aérien à Notre-Dame-des-Landes. Chacun doit prendre de nouvelles marques. Les voyageurs, qui viennent en voiture de Saint-Nazaire et de La Baule, ont le sourire.

Ils économisent un bout de périphérique et le franchissement de la Loire. Un quart d'heure de gagné et plus besoin de prendre une marge importante.

Pour les mêmes raisons, les Vannetais ou les Rennais sont contents. Comme les habitants du nord de la Loire-Atlantique, Gérard apprécie. Cadre dans une petite entreprise de la région nazairienne, il utilise régulièrement l'avion pour son travail. « Ne plus avoir à prendre le périphérique et passer le pont de Cheviré, c'est un vrai soulagement », confie-t-il.

Et on peut imaginer le communiqué de satisfaction des responsables économiques du Morbihan… Que leurs homologues de Vendée n'ont pas forcément envie de signer !

Au sud de Nantes, on est moins enthousiaste. Le déplacement a provoqué une petite révolution dans la vie des salariés de la plate-forme aéroportuaire. Ils sont environ 2 000, beaucoup habitent dans le secteur.

Le transfert ajoute 50 km à leur journée de travail et autour de 80 minutes sur la route. Ils se retrouvent dans le mauvais sens du périphérique, celui des embouteillages du matin et du soir. Dans leurs entreprises, ils demandent des mesures d'accompagnement.

 

Des navettes bien équipées

Dans le centre-ville, les Nantais, qui ont vu (et entendu) les avions disparaître du ciel, en découvrent le prix à payer, au sens propre du terme. Depuis le cœur de Nantes, la distance en voiture a doublé, le temps de parcours, aussi.

En voiture, comptez entre 40 et 50 minutes depuis la gare de Nantes (1) quand ça ne bloque pas, certaines fins d'après-midi, au débouché sur la route nationale 165. « Je conseille à mes clients de prévoir une très large marge », explique un chauffeur de taxi. La profession est partagée.

Si les courses depuis Nantes sont plus longues, donc plus rémunératrices, une fois arrivés à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes avec leurs clients, les taxis redescendent moins en centre-ville.

Pour des raisons professionnelles, Christophe prend l'avion deux fois par mois. Il grimace devant la note de taxi, passée de 30 € à 60 € (valeur 2016), voire 80 € en tarif nuit. « Des entreprises tiquent un peu, reconnaît un chauffeur. Certains de nos clients s'organisent autrement. » Christophe va s'intéresser à la navette par car, lancée par le Département.

C'est le seul transport en commun, en attendant un tram-train, ou une liaison grande vitesse Nantes-Rennes, via l'aéroport, espérés à un horizon encore lointain.

Les élus départementaux n'ont pas eu de mal à convaincre de l'intérêt des cars à haut niveau de service, bien équipés, qui réussissent à s'extraire des embouteillages grâce à des voies prioritaires.

Là encore, comptez 40 minutes (2) pour rejoindre l'aéroport depuis le centre de Nantes.

(1) Calcul à partir de Mappy.
(2) Ministère de l'Environnement, études sur les alternatives…

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