Le bruit, principale nuisance perçue autour des aéroports. La révision du Plan d’exposition au bruit permettrait de mieux s’entendre sur l’impact réel.

Enquête #4. Trop de bruits d'avions à Nantes ?

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Les Nantais exposés au bruit des avions sont-ils vraiment 42 000, comme on le lit souvent ?

En réalité, ce nombre n'a plus grande signification. Il s'agit d'une estimation calculée en 2003 par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), afin de fixer les contraintes urbanistiques (Plan d'exposition au bruit).

Depuis, les hypothèses de calcul ont pris un coup de vieux. Les avions sont aujourd'hui moins bruyants que les générations précédentes, car plus modernes ; et moins nombreux que prévu, car plus gros et mieux remplis par les compagnies à bas coût.

À Toulouse (deux fois plus d'avions), l'État s'est appuyé sur un tel constat pour mettre un terme aux velléités de transfert.

 

Vif débat

 

Les flottes continuant à se renouveler, les populations soumises au bruit aérien devraient être moins nombreuses demain, vont jusqu'à prédire les opposants au transfert à Notre-Dame-des-Landes, exemples à l'appui. Le propos est vivement contesté par l'Acsan (Association contre le survol de l'agglomération nantaise).

 

Celle-ci veut bien concéder une réduction en épaisseur des zones soumises au bruit, mais annonce un allongement sur le centre-ville de Nantes et le bourg de Saint-Aignan-de-Grandlieu, dans l'axe de la piste.

L'association s'appuie sur des calculs réalisés en 2013 par la DGAC, qui dessine des zones de bruit beaucoup plus importantes à 7 millions de passagers (horizon 2030).

 

Le débat fut vif avec les élus opposés au transfert. Ces derniers firent appel à un bureau d'études indépendant. Lequel arriva à des résultats très différents de la DGAC. On n'en est pas vraiment sorti. Si un récent rapport demandé par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, relève « des biais » de présentation des études des opposants, il insiste aussi pour que la DGAC « réajuste » ses hypothèses de calcul.

 

Principale nuisance

 

Le bruit, sujet complexe, est la principale nuisance perçue autour des aéroports, rappellent les inspecteurs de Ségolène Royal. En journée, le bruit des avions est noyé dans le magma sonore de la circulation routière. Certes, le bruit routier, important, touche beaucoup plus de monde que les avions (2 % du territoire métropolitain). Mais dans les périodes de calme, dans les cours d'immeubles, les jardins, c'est différent, un bruit discontinu n'a pas le même impact. Et un nombre de passagers par avion plus important « peut signifier » le passage à des appareils de taille plus élevée, « généralement » plus bruyants, notent les inspecteurs.

À ce stade, le débat sur le bruit rencontre une difficulté. Le plan de gêne sonore, qui donne le nombre de personnes réellement touchées, n'a pas été revu. Le Plan d'exposition au bruit, périmé, n'a pas été recalculé. Il est donc difficile d'apprécier avec précision quel serait l'impact du maintien de l'aéroport et du développement du trafic sur le centre de Nantes, le transfert du CHU, les communes de Rezé, Bouguenais, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu.