Nantes est spécialisée dans les vols moyen courrier. L'ouverture de lignes intercontinentales ne dépend pas de l'aéroport, mais du potentiel de clientèle.

 

Enquête #3. Prendrons-nous l'avion pour New York ?

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L'idée d'aéroport intercontinental remonte aux années 1960. C'était la grande époque du Concorde que des aménageurs imaginaient décollant à proximité de l'Atlantique. Le supersonique est parti au musée, le transport aérien a bien changé, mais cette vision de Notre-Dame-des-Landes a imprimé les esprits.

L'argument de nouvelles et lointaines destinations réapparaît toujours entre poire et fromage, même si, parmi tous les dirigeants de compagnies venus à Nantes ces dernières années, aucun ne demande le transfert. La question leur a été régulièrement posée. Aucun ne fait de Notre-Dame-des-Landes une condition de nouvelle ligne.

 

Pas rentable ? Liaison supprimée

 

Dans un contexte de ciel européen libéralisé, les compagnies ne connaissent que la loi du marché. Ce sont elles et elles seules qui décident de l'ouverture de lignes, en fonction du potentiel de leur zone de chalandise, rappellent les inspecteurs que Ségolène Royal a chargés d'étudier les alternatives à NDDL.

Si la liaison n'est pas estimée rentable, elle est rapidement supprimée. Les compagnies vont où sont les clients. Dans ses vieux habits, l'aéroport nantais a ainsi connu un développement spectaculaire des vols moyen courrier vers la France, l'Europe, le bassin méditerranéen et quelques longs courriers en période de vacances, jusqu'à Montréal et Punta Cana.

Sa croissance repose sur le dynamisme de l'agglomération Nantes-Saint-Nazaire, au centre d'une zone de chalandise qui englobe la Vendée et les départements limitrophes.

 

Quatre-vingt-sept destinations

L'ouverture au monde est bien là avec trente-six destinations vers les pays d'Europe et au-delà, desservies par des vols réguliers. Avec les vols saisonniers, cela fait soixante-quinze destinations européennes, dix en Afrique, plus le Canada et la République dominicaine. Les villes de Londres, Amsterdam, Barcelone, Bruxelles, Genève, Lisbonne, Madrid sont autant de destinations à compter plus de 365 vols par an, donc plus d'un vol par jour.

Après on peut toujours rêver d'un vol régulier Notre-Dame-des-Landes/New York. Il ne verra pas le jour ou disparaîtra si les voyageurs ne sont pas là pour remplir l'avion. C'est pourquoi le concessionnaire, Aéroports du Grand Ouest (Vinci), a sagement redimensionné le projet Notre-Dame-des-Landes.

Même si l'espace est préservé pour un éventuel allongement, la plus longue des pistes de Notre-Dame-des-Landes mesurerait 2 900 m à l'ouverture. Comme celle de Nantes Atlantique.

Pas besoin d'une piste calibrée pour les gros-porteurs comme l'A380. Les professionnels, à commencer par les gestionnaires de Nantes Atlantique, constatent tous l'absence de marché pour ces avions et les vols réguliers au-delà des océans. On peut le regretter, mais l'accès au réseau intercontinental se fait au départ des seuls grands hubs européens que sont Paris, Francfort, Amsterdam, Londres et Dublin.

L'aéroport de Nantes y est déjà relié.

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