Pour autant, l’aéroport actuel est-il saturé ? Pas à l’année, c’est sûr. Mais les pics estivaux grimpent en flèche.
Coup de chaud en août dernier : 500 000 passagers. Record absolu.
La mission de Ségolène Royal confirme « les difficultés d’exploitation croissantes l’été, les parkings saturés, l’attente aux contrôles des passagers ». Elle accrédite le chiffre de « 250 vols refusés par le gestionnaire en 2015 ».
Piste de 3 600 m inutile
Il faut différencier les bâtiments de la piste. L’aérogare : « Le seuil de gêne a été dépassé 135 journées l’an dernier », dixit Vinci Airports. La capacité reconnue de l’aérogare est atteinte. « Installation étriquée et inconfortable, concluent les inspecteurs des Ponts. Une extension devient urgente pour un traitement de qualité des passagers. »
Transfert retardé ou annulé, Vinci devra puiser dans sa cagnotte. L’aéroport génère une dizaine de millions d’euros de bénéfices par an.
La piste : sa capacité dépasse son utilisation actuelle, 49 000 mouvements d’avions l’an dernier. « Beaucoup d’aéroports européens gèrent un trafic largement supérieur avec une seule piste », admettait la commission du dialogue.
Avec la hausse de l’emport moyen par avion, les inspecteurs jugent « suffisant »son dimensionnement de 2 900 m « jusqu’au-delà de l’objectif de 9 millions de passagers ». Ils préconisent une « rénovation lourde à brève échéance ».
Mais nulle nécessité d’une piste neuve allongée à 3 600 m, disent-ils. C’est pourtant ce qu’ambitionne la Direction de l’aviation civile, DGAC, en cas d’échec du transfert à NDDL. Les inspecteurs doutent aussi de l’option des opposants : un resurfaçage pour boucher les creux d’usure. Si Nantes-Atlantique reste, la réglementation imposera quand même de réaliser des aires de sécurité aux deux extrémités de la piste (240 m chacune), nécessitant un allongement.
Aménagement possible mais problème du bruit
Les pro-transfert affirment que Nantes-Atlantique est asphyxié, en fin de vie. Les opposants parient qu’un second souffle est possible. Qui croire ? En 2013, la DGAC a admis qu’« un aménagement était possible physiquement, mais très coûteux, avec aggravation des nuisances ».
Même réserve de la commission du dialogue :« L’aéroport n’accueillerait un développement important qu’au prix de travaux très lourds et perturbants pour l’exploitation, et de nuisances difficilement supportables pour les habitants. Le réaménagement n’est pas une solution valable à long terme. » Les experts de Ségolène Royal nuancent :« L’agrandissement et la rénovation permettraient d’accompagner la croissance du trafic », mais, « les questions de bruit resteraient très prégnantes. »